Le poulpe est un animal fascinant d’intelligence et de capacité d’adaptation, de mimétisme, de stratégie. Doté de 2000 ventouses, plusieurs cerveaux et cœurs, capable de régénérer ces bras ou de s’amputer pour la procréation de son espèce. Il a resurgit dans mon travail lors du premier confinement.
L’ambivalence de l’animal, son aspect visqueux et ondulant, organique, lui procure aussi cette élégance dans ces déplacements et une liberté de se mouvoir et s’adapter à n’importe quel milieu ou situation, en écho à la période de contrainte liée au COVID que nous avons vécu.
C‘est un peu mon araignée à moi !
voir > sculpture Maman de Louise Bourgeois.
Évasion, est une installation composée de 9 morceaux de bras de poulpe en céramique, acrylique et vernis, face à l’élégance et la fragilité de la matière verre, 5 flaques de verre et stalagmites posés au sol accompagnés de quelques gouttes suspendues.
Cette installation amène l’observateur a poser son regard ailleurs : au plafond et au sol, habituellement invité à regarder à sa hauteur. Ainsi l’homme est replacé au centre faisant parti d’un tout. Cette pensée qui a accompagné ma création a trouvé toute sa résonnance dans les mots du texte d’introduction à l’exposition Réclamer la terre, du Palais de Tokyo vue à postériori* et dont je vous partage quelques lignes ci-dessous.
A peine ironique, elle évoque la montée des eaux provoquée par le dérèglement climatique.
*je cite : » nous ne sommes pas «face au paysage», ni «sur terre» mais qu’au contraire nous faisons corps avec elle, créant cette «communauté du sol» dont parlait Rachel Carson, à l’origine du mouvement écologiste. Nous devons remplacer les rapports de domination et de subordination, par ceux de parenté et d’alliances, car « la Terre n’est ni une réserve naturelle, ni une ressource agricole, c’est un écheveau de relations entre les minéraux, les plantes, les animaux et les humains »4. Il est temps d’abandonner le modèle obsolète d’une société extractiviste et de remettre les humains à leur place ; non plus des individus séparés de leur environnement, mais des « entités relationnelles ».
réalisation des pièces en verre dans l’atelier de Nicolas Pinquier, La Verrerie des Coteaux